Le Kremlin, coeur de Moscou
La tour Spasskaïa
Selon certains historiens, le nom « Kremlin » viendrait du mot « kremnik », qui veut dire citadelle de pin. C’était en effet à l’origine une citadelle en bois, qui servit dès le 14e siècle de poste frontière. Suite à un incendie qui la ravagea entièrement, décision fût prise de la reconstruire, mais cette fois en pierre blanche. Cette construction renforça le pouvoir des princes de Moscou et la forteresse acquit la réputation d’être imprenable. Nous devons la muraille et les tours rouges que l’on connaît aujourd’hui au tsar Ivan III qui ordonna leur construction au 15e siècle. L’enceinte, coiffée de 20 tours, est longue de 2235 mètres pour une surface de 2705 ha.
L’Histoire a voulu que le Kremlin soit attaqué et détruit à multiples reprises. Cependant aucune modification de grande ampleur n’a eu lieu depuis le 19e siècle.
L’entrée des visiteurs se fait par la porte Borovitskaïa, ou bien par la tour de la Trinité. Si vous entrez par Borovitskaïa, vous verrez sur votre gauche la façade jaune du Palais des Armures. La haute grille de fonte se trouve à l’emplacement où, il y a sept siècles, se tenait la première église en bois de Moscou. Elle a été remplacée au 15e siècle par une église en pierre, puis finalement détruite en 1847.
Il faut savoir que le Kremlin renferme bien plus de trésors qu’il n’est proposé au visiteur d’en voir. En effet, beaucoup d’endroits sont réservés à un usage officiel, il est donc impossible de les visiter.
Voici cependant les quelques monuments qui rendent cette visite du Kremlin si indispensable à votre périple moscovite :
Le palais des Armures (salles 1 à 3)
Façade du palais des Armures
Même s’il a tout d’un palais, le bâtiment, qui date de 1851, a été spécialement conçu en vue d’accueillir les collections du musée, qui se sont formées graduellement au cours des siècles. La base de la collection est constituée d’armures, d’équipements de parade pour les chevaux, d’insignes de souveraineté, de broderies ainsi que d’objets fabriqués dans les ateliers des Armures, qui donnèrent leur nom au musée. La visite s’étale en 9 salles et deux étages et vous propose d’admirer plus de 4000 objets.
Salle 1 : Orfèvrerie et argenterie russes du 12e au 17e siècle
Les objets exposés dans cette salle ont pour la plupart été réalisés dans les ateliers du Kremlin. Parmi eux :
- des objets de Byzance, de la Serbie et de la Géorgie
- des œuvres de l’orfèvrerie russe du 12e au 15e siècle. On peut voir que malgré la forte influence de Byzance, dont la puissance était à son apogée à cette époque, les artisans russes ont réussi à donner à leurs œuvres un style russe typique.
Evangéliaires
A ne pas manquer : les châssis d’icônes, ces revêtements faits d’or et de pierres précieuses qui recouvraient les icônes pour ne laisser voir que le visage et les mains du Saint représenté.
Salle 2 : objets d’or et d’argent russes du 17e au début du 20e siècle
Dans cette salle sont rassemblés divers objets de culte en or
- encensoirs et évangéliaires en or sertis de diamants
- châssis d’icônes
- vaisselle en or, cristal, ou pierres précieuses : il faut dire que l’avènement de St Pétersbourg au rang de capitale a obligé la noblesse russe à changer ses habitudes, les grandes familles commencèrent à donner de grandes réceptions avec des tables garnies d’une vaisselle somptueuse.
Oeuf de Fabergé qui contient
une réplique du transsibérien
Les éléments de cette époque se distinguent par une grande richesse des formes. De même, de nouveaux aliments font leur apparition, et on doit leur attribuer de nouveaux plats.
- bijoux : insignes, panagias (petites icônes richement décorées et transformées en bijoux)
- A ne pas manquer : la joaillerie. La plus célèbre maison de Joaillerie de cette époque est bien sûr celle de Fabergé. Entre tabatières, poudriers, broches, bagues, boucles d’oreilles et autres, les créations qui les ont rendus célèbres sont surtout leurs œufs. Ce sont des œuvres en forme d’œuf de pâques qui renfermaient une surprise. Dans l’un il y eût la réplique miniature d’un bateau, dans l’autre celle du transsibérien, mais ces œufs pouvaient aussi prendre la forme d’une horloge et donner l’heure, ou encore celle du Kremlin de Moscou.
L’innovation eût tellement de succès que le joaillier recevait chaque année une commande de la part du tsar lui-même. Nicolas II commanda une année un Œuf avec les portraits de ses enfants.
Alexandra Billard
Publié le 25/05/12
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