Istanbul, une ville historique ? Indéniable. Prise de guerre, symbole de conquête, depuis des siècles, la ville est assujettie aux métamorphoses politiques, culturelles et religieuses.
Pour commencer, un point de géographie.
Sa position géographique entre l’Asie et l’Europe a toujours suscité convoitise et envie. Carrefour stratégique niché sur le détroit de Bosphore fusionnant la mer Noire avec la mer de Marmara, la future Istanbul s’érige comme un important épicentre commercial. La fondation de **Byzance** serait l’œuvre, d’après la plupart des sources, du roi Byzas, le fils présumé de la **nymphe Keroessa, fille d'Io et de Poséidon** au VIIème siècle. D’ailleurs, elle est édifiée sur la place qu’occupe aujourd’hui le palais Topkapi. Conquise par les perses gouverné par Darius en 513 av J.C, puis libérée et indépendante grâce à Alexandre le Grand qui lui ouvre les portes du monde hellénique, Byzance essuie déjà les revers des avidités qu’elle attise.
Comme toutes les colonies grecques à l’époque, elle subit le joug et la main destructrice de Rome conduite par **Septime Sévère**, en 191 après J.-C, qui la brise radicalement. Ce dernier entame alors des reconstructions : hippodromes, palais, thermes…En somme, les prémisses du sceau culturel romain. En 324, enjeu de pouvoir dans les luttes politiques, Byzance devient l’ombre d’elle-même et est dévolue au projet de recentrage géographique de l'Empire concrétisé par **Constantin**. Ce dernier, en 330, choisit Byzance, baptisée alors **Nouvelle Rome**, pour fonder la capitale orientale de l’Empire romain. Et aussi pour éclipser la capitale occidentale de l’Empire. Elle prend le nom de **Constantinople** à la mort de son bienfaiteur qui lui donne les allures royales d’une véritable capitale romaine.
Enveloppée entre sept collines, à l’image de Rome, la ville se dote d’un capitole, d’un forum, d’un Sénat, d’un palais impérial, d’un hippodrome …. Sans oublier les édifices religieux chrétiens comme l’église Sainte Sophie, connue aussi sous le nom d’église de la Sagesse Sacrée. 395. L’empire romain d’occident s’effondre. Constantinople devient alors la **capitale de l’empire** Byzantin. Au cœur de querelles intestines, politiques et religieuses, Constantinople se fragilise au point de céder à l’assaut des Croisés en 1204. Brièvement byzantine en 1261, Constantinople incarne le miroir désuet de cet empire rongé par les guerres et les conquêtes. En 1453, les Turcs assiègent la cité qui tire sa révérence au profit de **l’Empire Ottoman**, et s’appelle désormais **Istanbul**, théâtre du monde islamique et terre d’accueil du califat. Néanmoins, la première guerre mondiale ôte à Istanbul son statut de capitale pour Ankara. L’empire sombre et la République turque de **Mustapha Kemal** reprend le flambeau.
Julie Verdier