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Lundi 8 mai
Nous sommes le lundi 8 mai,9 heures 45, prêts à partir sous une pluie battante qui s'est installée dans le pays depuis plusieurs semaines .Aucun regret donc de quitter ce climat pourri qui donne le cafard. On ferme la porte d'entrée et nous préparons à investir notre roulant de vacances, lorsque Philippe vient nous saluer et nous souhaiter bonne chance . Nous apprécions cette entrée en matière, puis vite mettons les bouts.
Nous avons établi un programme de 20 à 30 jours pour visiter l'Italie et la Sicile, pays que nous avions approché en 1983 et beaucoup aimé. Les souvenirs éblouissants que nous avons gardé de ce voyage nous incitent à revoir les mêmes sites, tout en rajoutant ceux que nous glanerons au hasard de notre route.
Pour l'instant, nous faisons déjà un breack sur une aire proche de Narbonne Est. Il pleut toujours et la météo est pessimiste pour tout le pays. Du coup, les acacias perdent leurs pétales, pn dirait qu'il a neigé.Il faut reprendre la route dégagée en ce début de semaine, c'est alors que survient un bruit énorme dans le camion, quelque chose d'indéfinissable, comme un coup de feu.
Recherches partout, dedans dessous, pneus, portes, tout ce qui est succeptible de provoquer une pareille explosion est scruté, en vain. En roulant, le même phénomène se produit à nouveau, sans qu'on puisse déterminer ce qui peut le provoquer. C'est assez effrayant et je commence à paniquer, tandis que Jean s'énerve de ne pas trouver la raison de ces explosions inquiétantes. Je voyage debout pour coller mon oreille partout afin d'aider à résoudre le problème qui jusqu'à présent reste entier. Nous nous arrêtons sur une aire pour continuer nos recherches toujours vaines, car il est impossible d'entamer un tel périple avec dès le départ un pareil handicap. Jean avise une sorte d'appareil métallique sur lequel vient se fixer une poubelle. J'ignore ce qu'il va faire, mais il possède un don de clairvoyance qui lui permet de dénouer des situations délicates, c'est ainsi que son oreille lui a soufflé que le bruit vient du toit. Poursuivant sa démarche, il grimpe sur la carcasse en fer et découvre un couvre joint décollé, sorte de lanière synthétique maintenant l'étanchéité du toit, qui pend le long de la carrosserie. Avec la vitesse, le bruit de fouet devient un effroyable pétard. Il enlève donc, simplement le couvre joint et désormais nous n'aurons plus de bruit, mais peut-être de l'eau s'il pleut beaucoup..Inch Allah !
Se déroulent le long de notre parcours, les aires de repos si accueillantes, où l'on fait des pauses fréquentes qui nous permettent de surveiller le prix du litre de gasoil qui a tendance à s'envoler. Les genêts ben fleurs nous réservent leurs feux d'artifices de couleurs et de senteurs et nous font oublier, les nombreux péages qui délimitent chaque section de route. Ainsi défilent Montpellier, Arles, Lançon etc.On est toujours sur la Languedocienne.
Un peu avant Brignoles, on adopte l'aire de Gambarotto, très bien conçue, pour passer la nuit . Bien que l'on soit un peu isolés, on décide de rester...Si la trouille ne survient pas, mais elle survient hélas ! Quel dommage ! Il faut reconnaître que les nombreux panneaux incitant à la prudence, ne font qu'enfoncer plus profond le clou de l'inquiétude. D'ailleurs les quelques camping caristes qui tentent un arrêt, repartent au plus vite, on résiste un moment puis portons nos pénates ailleurs.
Reprendre la route avec la nuit qui tombe, ainsi que la pluie ce n'est pas de la tarte. On n'y voit goutte et défilent ainsi les jolis points de vue sur la ville de Brignole tout illuminée. On est cernés par des camions gros formats qui profitent du ralentissement de la circulation de nuit, pour entamer leur itinéraire. 0n n'a qu'à bien se tenir..Mais on n'ira pas loin heureusement et l'aire de Vidauban arrive à point nommé.